Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/192

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barqué, car cet endroit n’était qu’à six milles du lieu où ils m’avaient pris.

En effet, quand nous approchâmes de la terre, nous vîmes des canots qui venaient au-devant de nous. Ils s’écriérent alors : « Voilà nos ennemis les Tuppins-kins ; » et ils essayèrent de se cacher derrière un rocher pour les surprendre au passage ; mais ceux-ci les aperçurent et firent force de rames pour regagner leur pays. Les nôtres se hâtèrent de leur donner la chasse, et les atteignirent au bout de quatre. heures. Les canots étaient au nombre de cinq : je connaissais presque tous ceux qui les montaient. Il y avait parmi eux six Mamelouks chrétiens, dont deux frères, nommés Diego de Praga et Domingo de Praga. Ils se défendirent vaillamment, l’un avec un fusil, l’autre avec un arc ; et ils résistèrent avec une seule embarcation à trente et quelques canots des nôtres qui les attaquèrent ; cependant, quand leurs munitions furent épuisées, les Tuppins-Inbas tombèrent