Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/291

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présent aux prophètes, en flèches, plumes, pierres à mettre dans les oreilles, etc., afin que son idole ne soit pas oubliée. Quand ils sont réunis, ils prennent leur tammaraka à la main, et la parfument avec une herbe qu’ils nomment bittin. Le paygi la place ensuite devant sa bouche, la remue, et lui dit dans sa langue : Nee rora. Parle et fais-toi entendre, si tu es dedans. Il lui parla ensuite si bas, que je n’ai pu entendre si c’est la tammaraka ou l’Indien qui parle ; mais les Indiens croient que c’est l’idole. Le paygi les prend toutes les unes après les autres, et fait la même chose. Ensuite tous les prophètes les excitent à aller à la guerre et à faire des prisonniers, les assurant que l’esprit qui habite la tammaraka a envie de manger de la chair humaine. Alors ils se mettent en campagne.

Quand le paygi a fait des dieux de tous ces grelots, chacun emporte le sien, lui fait une petite cabane, l’appelle mon cher fils ; lui offre à manger, et l’invoque toutes les