Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/62

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Quand je fus arrivé à une portée de mousquet du vaisseau, ceux qui s’y trouvaient jetèrent de grands cris et se mirent en défense sans vouloir me permettre d’approcher plus près, me demandant comment il se faisait que je vinsse ainsi seul dans un canot de sauvages, et où étaient les autres. Je restai immobile sans rien répondre, car le capitaine m’avait ordonné de feindre la tristesse, pour voir comment ceux du vaisseau se comporteraient.

Voyant que je ne répondais pas, ils se mirent à dire : Il y a quelque chose là-dessous ; il faut que les autres soient morts ; ces sauvages en amènent un avec eux pour nous tendre quelque piège et s’emparer du vaisseau. Ils se préparaient donc à tirer sur nous, quand je me mis à rire et à leur crier ; Bonne nouvelle, soyez tranquilles, laissez-moi approcher et je vous raconterai tout. Ils furent en effet fort joyeux quand je leur eu rendu compte de ce qui nous était arrivé,