Page:Haraucourt - Amis, 1887.djvu/290

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— Ne peut-on se mêler à votre conversation sans avoir l’air malade ?

— Tu n’es pas gentille, ce matin, Merizette.

— Tu m’agaces, avec tes noms ridicules.

— Voyons, je ne répondrai plus, calme-toi.

— Je suis calme, mais je n’aime pas qu’on se moque de moi.

— Personne…

— Vous deux ! Encore un coup, veux-tu me dire ce que vous complotiez là-haut ?

— Ma chère…

— Non ? C’est bien, je le saurai par d’autres.

Elle sonna : le domestique était bien près, sans doute, car il parut aussitôt.

— Retirez-vous, fit Pierre… Tu n’es pas raisonnable : vas-tu mêler des gens à nos affaires ?

— Tu les y mêles bien, à commencer par monsieur !

— Georges n’est pas un étranger ici.

— On le regrettera.

— Que veux-tu dire ?

— Oh ! Monsieur me comprend.

Desreynes, pâle, sentait la foudre ; il voulut arrêter Arsemar, et celui-ci, afin de clore, dit simplement :

— Tu es peu aimable pour le dernier jour de notre ami.

— Notre ami… Tu me fais rire ! D’abord, il ne part pas.

— Mais si, ma chère, demain.