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LA VIE EXTÉRIEURE.










MAGNIFICAT


à théodore de banville



Les dogmes sont perdus qui consolaient la terre ;
Les âmes des rêveurs sont des étangs bourbeux
D’où monte vers la brume un sanglot solitaire
Comme un cri de crapaud écrasé par des bœufs.


Et l’antique tristesse élargit son empire,
Ajoutant jour par jour les regrets aux regrets ;
Et chacun de nos maux nous en engendre un pire
Ainsi que les forêts qui naissent des forêts.