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LES FORMES.







PLEINE EAU





Rire au matin ; courir dans l’ondoiement des herbes ;
Croire à tout ; secouer au ciel, comme des gerbes,
La rose floraison des gaîtés de vingt ans ;
Être aimé de la vie, et fleurir le printemps ;
Ébaucher un amour dès qu’un hiver s’achève ;
Être de l’avenir enfermé dans du rêve…


Puis, au bercement long des barques, triomphant,
Éclabousser le fleuve avec des cris d’enfant ;
Regarder le sillage ouvrir ses larges trames ;
Faire chanter la mousse au choc brusque des rames ;

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