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LA VIE EXTÉRIEURE.





LA MORT DES ROIS


à saint-juirs



Le vieux Lion, sentant que son heure était proche,
A voulu voir encor le désert tout entier :
Péniblement, il s’est levé, droit sur sa roche.


Il frotte son dos maigre au tronc sec du dattier
Dont sa griffe et sa queue ont déchiré l’écorce,
Et le voilà, pensif, qui gravit le sentier.


Tirant ses jarrets las et rassemblant sa force,
Il monte, lourd, et vient, sur la dune, s’asseoir,
Les pieds joints, le front haut et les crins sur le torse.