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L’AUBE.

ÉTÉ


Entendez-vous le Vent qui chante ?
Son haleine tiède et léchante
Me parle d’un ciel qui m’enchante,
D’un monde où, superbe et méchante,
Flore se berce au Vent qui chante.


Si j’étais le Vent, je voyagerais
Au pays que Dieu bénit de plus près,
Aux villes d’Asie, aux îles de Grèce.
J’irais m’embaumer aux fleurs du Levant :
Mon souffle serait comme une caresse,
Si j’étais le Vent…

AUTOMNE

 
Entendez-vous le Vent qui gronde ?
Roulant sa voix rauque et profonde,
On dirait qu’il apporte au monde
La plainte de ceux qui sur l’onde
Ont crié dans le Vent qui gronde.