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Page:Haraucourt - L’Âme nue, 1885.djvu/175

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LA VIE INTÉRIEURE.





LE VENT


à madame a. l.


PRINTEMPS


Entendez-vous le Vent qui jase
Et qui s’arréte à chaque phrase
Pour voir, aux fenêtres qu’il rase,
Des secrets qu’un voile de gaze
Voudrait cacher au Vent qui jase ?


Si j’étais le Vent, j’irais tous les soirs,
Frôleur indiscret, frôler les boudoirs :
J’irais, secouant les frais rideaux roses,
Voir ce qu’on ne voit qu’en les soulevant ;
J’aimerais à voir de joyeuses choses,
Si j’étais le Vent…