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LA VIE INTÉRIEURE.
CALYMANTHE
à octave uzanne
Calymanthe, l’enfer te ronge, Calymanthe,
L’enfer intérieur de ton propre désir…
Ah ! Sisyphe des sens, Tantale du plaisir,
Corps martyr et bourreau qui souffre et qui tourmente !
Tends tes bras, tends tes seins, fauve et lugubre amante !
Dis sous quels flancs tes flancs ont rêvé de gésir,
Dis vers quelle caresse impossible à saisir
Tu tords les spasmes veufs de ta lèvre écumante !
Bacchus seul a dompté les tigres d’Ancyra :
Tu peux hurler vers eux, rien ne te répondra.
Meurs donc ! Il faut mourir d’avoir voulu trop vivre !
Brusque, elle s’est levée, elle entend ; fou d’espoir,
Son cœur tremble, le sang tourne dans sa tête ivre :
La voix des lions roux gronde dans l’or du soir.