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Page:Haraucourt - L’Âme nue, 1885.djvu/271

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LA VIE INTÉRIEURE.








LE RÂLE






La mort fauchait : la ville en deuil était déserte.
J’errais ; et tout à coup d’une fenêtre ouverte,
Un énorme soupir se jeta dans la nuit.
Il s’enfuit à travers la nuit, puis, puis, tout bruit
Se perdit par degrés dans l’horreur des ténèbres…
Un prêtre vint, rythmant les prières funèbres ;
Le râle reprit, court, sec, las, haché d’effort,
Sanglot de ne pouvoir reconquérir la mort,
Et sa douleur tombait dans la douleur nocturne
Comme des larmes d’eau qui pleurent dans une urne.