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LA VIE EXTÉRIEURE.







LA TÊTE DU PAGE


à mademoiselle alice haraucourt



— « Ô mon brave écuyer, c’est-il loin de Paris ?
— Las, Madame, bien loin : n’y verrons pas l’aurore. »
Et les chevaux suaient d’ahan dans le froid gris.


— « Ô mon brave écuyer, c’est-il bien loin encore ? »
Les bons chevaux s’allaient mourant à tous relais.
— « Loin, dis-nous ? — N’y viendrons pour voir le jour éclore…


— Ah ! malheur sur le Roi, son duc et ses varlets
Qui mènent à trépas les pages de grand race,
Les beaux fils qui la veille atornaient leur palais ! »