supplice, c’est de la voir venir, la mort, et de la sentir qui approche, seconde par seconde : cette angoisse-là, ils l’ont eue, certes, et je me demande : si je les relachâis, à présent, serait-ce lâcheté ou justice ?…
— Ce que j’ai fait est bien !
Mais, ce que je vais faire ? Ce qui va arriver ?
— J’avais le devoir !
Est-ce que j’ai le droit ?
— Cet autre droit de relancer sur le monde un animal nuisible, est-ce que je l’ai ? Ses crimes futurs seront les miens.
Allons donc ! Je n’ai pas pensé au monde, je n’ai pensé qu’à moi, à elles, aux mortes, et il me semble, par instants, qu’elles me dissuadent… Oh, Dieu ! qu’il éclate donc, l’orage !
— Soixante-sept heures.
Tout à coup, l’idée ressuscite, qu’au moment où j’imagine les tourments de la soif, il a trouvé l’eau, et qu’il boit.
— Soixante-huit heures !
Il faut que je sache, que je descende ! Une électricité monte de terre et me crispe. Je veux savoir !