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Page:Hardouin - La Detenue de Versailles en 1871.pdf/146

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Il ne suffit pas de faire la guerre et d’étouffer sous le crépitement des mitrailleuses la voix d’un peuple réclamant ses droits pour que les paisibles, les honnêtes, les bons citoyens comme on veut nous définir en nous classant, n’aient plus qu’à labourer, fabriquer, échanger en toute assurance. La sécurité du lendemain, cela ne se fonde pas à coups de fusil ni à coups d’État parlementaires. Il faut autre chose. La crise économique et financière, depuis les répressions, s’est accrue au point de vous amener à la reconnaître publiquement en plein Tribunal de commerce. Les chômages, faillites, fermetures d’usines, d’ateliers et de magasins, toutes ces calamités sociales, l’exécution de cinquante mille hommes ne l’a point prévenue.

Si, comme vous le dites, vous avez rétabli l’ordre, comment n’avez-vous pas reconquis la confiance, et son signe le plus évident, la reprise du travail, qui crée les affaires ?

C’est que le remède n’est pas plus dans l’état de siége à perpétuité, dans les chasses aux portefeuilles et la brigue des prétendants que dans l’oppression de la presse et la poursuite des républicains.

Non ! transformer le soldat en juge, l’investir