Page:Hardouin - La Detenue de Versailles en 1871.pdf/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la puissance des lois, faire de l’équivoque politique et de l’embastillement des villes un état de choses indéfini, faire appel à tout propos à la brutale intervention des armes, ce n’est point protéger, c’est encore moins sauver la société. C’est introduire le dogme de la force dans la Constitution et légitimer dans l’avenir tous les succès des coups d’État, tous les rapts de la conquête.

Est-ce bien là ce que veulent les conservateurs ? Non, sans doute. Et cependant c’est là le sort que nous aurions à craindre, si devant la Prusse formidable et l’Europe entière armée pour de nouvelles conflagrations, les partis en France ne font une fois trêve à leur acharnement contre le mouvement social du prolétariat, si tout n’est pas sacrifié aux intérêts de caste et de dynastie.

La République démocratique peut seule désormais tenir tête aux coalitions étrangères, seule imposer la paix en Europe par le spectacle de sa force intérieure. L’oublier, c’est courir à la plus terrible des chutes, l’effacement politique de la France dans le concert européen, et sa dissolution intérieure par la guerre sociale.

Mais la République est vivace ; elle a poussé