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Page:Hartex - Nora l'énigmatique, 1945.djvu/123

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nora l’énigmatique

— D’ousque tu sors ? T’étais pas là, à matin ? Sacré Édouard, va !

— Et toi, orang-outang, répondit Édouard avec bonne humeur, que fais-tu par ici ?

— On se bat, nous autres, pendant que tu t’promènes avec ta blonde, espèce de chanceux.

— Je n’étais pas aux noces, moi non plus, mon vieux !

Il fallut abandonner la voiture afin de se rendre à pied au lieu du rendez-vous. Admirablement choisi en une contrée aussi accidentée mais plus boisée que la précédente, il s’annonçait par une cabane, sorte d’abri de forestiers ou de chasseurs.

— C’est là-dedans qu’il va venir, dit Nora. Je vais y entrer, avec le capitaine, qui pourra suivre la conversation. Édouard, dispose tes hommes en trois quarts de cercle et, toi, reste près de la porte, pour venir nous prêter main forte au besoin. J’ai terriblement peur, vous savez !… Dissimulez-vous bien, au dehors.

À l’heure dite, Sudermann arrivait. Le capitaine et Nora, qui guettaient à la fenêtre, le virent soudain surgir, à quelques pas. Paul Benoît eut à peine le temps de se dissimuler derrière une couverture de lit qu’il avait disposée en portière. La scène fut courte. Dès qu’il entra dans la cabane, Sudermann dit :

— Nora, enfin !… Mais pourquoi m’avez-vous fait venir ici ? Ne pouvais-je aller à mon château ? Et que sont devenus mes deux hommes ? Je n’ai pas eu de nouvelles de la journée, sauf votre message.