Page:Hartex - Nora l'énigmatique, 1945.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
41
nora l’énigmatique

— Monsieur l’officier ! Bienvenue ! Nos cœurs éclatent de joie ! Vous êtes nos sauveurs !… Commandez ! nous sommes à vos ordres !… Nous…

L’officier l’interrompt, sans trop de rudesse, mais avec fermeté :

— Allons au plus pressé. Vous êtes sûr qu’il n’y a plus d’Allemands dans le village, signor podesta ?

— Les Tedesque ? Partis !…

— Vous me répondez de vos administrés ? Vous savez, nous venons vous délivrer, mais nous ne tolérerons pas de sottises.

— Si j’en réponds, capitano ? Comme de moi-même ! Et…

— Comme de toi-même ! murmure Paul Benoît, en français et s’adressant à ses compagnons. Ce bonhomme ne me revient pas ; il est trop zélé ; il doit avoir à se faire pardonner bien des péchés de fascisme.

Il se tourne vers le prêtre, qui le salue avec émotion, mais dignité :

— Monsieur, soyez assuré que nous vous attendions avec impatience. Quant à notre population, je m’en porte garant.

Le capitaine donne des ordres, puis se rend au bureau du podesta, ce maire trop démonstratif, afin de recueillir immédiatement les données qui permettront de rétablir au plus tôt les services essentiels, mais aussi tous les renseignements qu’on peut lui communiquer sur les troupes allemandes et leurs mouvements. Le sergent Lanieu l’aide dans cette tâche.