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nora l’énigmatique

ment, je tiens pour acquis que tu n’as pas pour elle un sentiment si fort qu’il t’empêcherait de signaler, chez elle, une conduite nettement fautive, de notre point de vue ?

— Vous avez raison, monsieur, dit Édouard, et je vais m’efforcer de vous satisfaire, peu importe mon sentiment.

II

Dans les jours qui suivirent, le capitaine Benoît mit Édouard Lanieu au courant des éléments du métier. Non pas qu’il voulût en faire un agent proprement dit : le sergent ne connaissait pas assez l’italien pour rendre de grands services en cette qualité. Il désirait qu’il se rendît compte de ce qui se passait et pût, à l’occasion, se tirer d’affaire.

On lui apprit comment une armée se procure les renseignements dont elle a besoin pour ne pas risquer de se lancer à l’aventure, ne connaissant rien de la force, de l’armement, ni des dispositions de l’ennemi : il reste déjà, malgré tout, trop d’inconnu.

Il sut que les services de renseignements comprennent deux grandes catégories : le service central, dirigé par le grand état-major et le service de campagne, qui englobe les officiers de renseignements d’unité, de brigade et de division. C’est ce dernier qui l’intéressait immédiatement. Sa tâche consiste, d’abord, à empêcher le coulage des renseignements vers l’ennemi et à enseigner aux troupes à garder le secret militaire. Sa besogne principale est de recueillir des données sur l’ennemi.