Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/132

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ni même à l’horreur du vide, ni aux causes qu’on leur attribuait auparavant. Nous parlerons des avantages que la médecine peut retirer de ces ligatures. Nous dirons comment elles peuvent arrêter ou provoquer l’hémorrhagie, amener la gangrène et la mortification ; comment encore on les met à profit pour la castration de certains animaux et la destruction des tumeurs charnues et des verrues.

En effet, comme personne n’a su donner la véritable explication de tous ces phénomènes, presque tous les médecins, pour la guérison des maladies, emploient et conseillent les ligatures, d’après les préceptes des anciens ; mais il en est bien peu qui en fassent une application méthodique, augmentant sérieusement par ce moyen les ressources de la thérapeutique.

On distingue les ligatures serrées et les ligatures lâches.

Les ligatures sont serrées quand le membre se trouve exactement comprimé par une bande ou un lien circulaire, de manière que l’on ne sente plus battre les artères au-dessous de la ligature. C’est ce que nous faisons dans les amputations, pour empêcher l’écoulement du sang. C’est ce qu’on fait pour la castration chez les animaux et la destruction des tumeurs. La ligature intercepte absolument l’afflux des éléments nutritifs et de la chaleur, et on voit ou les testicules ou les énormes tumeurs sarcomateuses se flétrir, mourir et tomber.

La compression est lâche, au contraire, quand on comprime le membre de toutes parts, mais sans