Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/142

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cœur, et qu’il passe par le cœur au moyen des grandes veines qui l’y amènent, puisque le sang passe au-dessous de la ligature par les veines et non par les artères, et que les artères ne reçoivent le sang des veines qu’en un seul endroit, c’est-à-dire au ventricule gauche du cœur.

Et le bras ayant été comprimé au-dessus, la totalité du sang n’aurait pu s’écouler par une seule veine, avec tant de force, de vitesse et de facilité, s’il n’avait pas reçu l’impulsion du cœur, comme nous l’avons montré plus haut.

Maintenant calculons la quantité de sang qui passe dans les veines, et démontrons à l’aide de calculs le mouvement circulaire du sang. En effet, si, dans la saignée, quand le sang sort avec force et impétuosité, on le laissait pendant une demi-heure s’écouler avec cette rapidité, certainement la plus grande partie du sang s’écoulerait, il y aurait lipothymie et syncope, et non seulement les artères, mais aussi les grandes veines se videraient presque complètement de sang. Il est donc rationnel d’admettre qu’en une demi-heure il passe au moins une aussi grande quantité de sang par le cœur de la veine cave dans l’aorte. Comptez ce qui passe d’onces de sang dans un seul bras, au-dessous d’une ligature, pendant vingt ou trente pulsations, et vous pourrez vous faire une idée de ce qui doit passer par l’autre bras, par les deux veines, de chaque côté du cou, et dans toutes les autres veines du corps. Il se fait donc, dans tous ces vaisseaux qui fournissent continuellement aux poumons et aux ventricules du cœur une nou-