Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/146

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et représenté les valvules membraneuses des veines, sigmoïdes ou semi-lunaires, qu’on peut regarder comme une portion extrêmement mince de la tunique intérieure des veines, faisant saillie dans les vaisseaux : elles sont placées à une certaine distance les unes des autres et en des endroits qui ne sont pas les mêmes chez les différents individus ; accolées sur les parties latérales de la veine, elles ont leur sommet tourné vers l’origine de la veine et regardant la lumière du vaisseau : il y en a quelquefois deux ensemble. Alors toutes deux sont vis-à-vis l’une de l’autre et se touchent. Elles adhérent tellement par leurs bords libres, qu’on pourrait les adapter l’une à l’autre, en sorte qu’elles empêchent complètement le sang de passer de l’origine d’une veine dans ses subdivisions, et d’une grande veine dans une petite : ainsi le bord concave des unes regarde le bord convexe de celles qui précèdent, et réciproquement.

L’anatomiste qui a découvert ces valvules n’a pas su trouver leur véritable usage, et les autres auteurs n’y ont rien ajouté. Elles ne sont point, en effet, destinées à empêcher la masse du sang de s’amasser en totalité dans les parties inférieures du corps ; car il y en a dans les jugulaires qui regardent en haut pour empêcher le sang de remonter, non dans toutes les directions, mais toujours vers l’origine des veines et la région du cœur. Quant à moi, comme d’autres auteurs du reste, j’en ai quelquefois vu dans les veines émulgentes et dans les vaisseaux mésentériques, qui regardaient du côté de la veine cave et