Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/148

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mouvement de progression vers le centre, les valvules, qui sont minces, s’abaissent facilement, mais empêchent complètement le mouvement contraire. Elles sont ainsi placées et disposées que, s’il s’écoule goutte à goutte un peu un peu de sang par la concavité d’une valvule supérieure, la valvule inférieure, placée transversalement, reçoit le sang par son bord concave et l’empêche d’aller plus loin.

Très souvent j’ai observé, en disséquant des veines, que si on commence à leur origine (autant du moins qu’il est possible) une injection du côté de leurs petites branches, on est arrêté par l’obstacle des valvules qui empêchent d’aller plus loin. Si, au contraire, on veut aller des petites branches veineuses à l’origine de la veine, on n’éprouve aucune difficulté. C’est que les valvules, placées deux à deux, l’une vis-à-vis de l’autre, quand elles se relèvent, adhèrent par leur bord libre, au milieu de la veine, de manière qu’on n’aperçoit ni avec l’œil, ni avec le stylet, la plus petite ouverture. Mais elles cèdent avec la plus grande facilité devant le stylet qu’on introduit, et, de même que les écluses qui s’opposent au cours des fleuves, elles s’abaissent très facilement ; au contraire, elles se relèvent pour intercepter le cours du sang qui pourrait revenir du cœur et de la veine cave, et en divers endroits, elles l’arrêtent et le suppriment complètement en se fermant.

Elles sont ainsi disposées qu’elles empêchent toujours que le sang veineux du cœur revienne ou en haut à la tête, ou en bas aux pieds, ou sur les côtés aux bras, et elles s’opposent complètement à