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PREMIÈRE DISSERTATION

Il y a peu de mois a paru l’ouvrage d’anatomie et de pathologie de l’illustre Riolan, qui me l’envoya de sa propre main, ce dont je le remercie beaucoup. Je tiens à le féliciter du succès avec lequel il a terminé cet ouvrage digne des plus grands éloges. Représenter le siège de toutes les maladies est une œuvre qu’une grande intelligence pouvait seule accomplir, et c’est entrer dans un domaine difficile à parcourir que de chercher à mettre sous les yeux du lecteur des maladies qui échappent presque à la vue. Ces efforts conviennent au prince des anatomistes. Il n’y a pas de science qui ne dérive d’une idée a priori, et il n’y a pas de connaissance solide et sûre qui ne tire son origine des sens.

Aussi le sujet lui-même et l’exemple d’un si grand homme réclamaient une réponse et m’engageaient à publier mon anatomie médicale, adaptée aux usages de la médecine ; non pas seulement, comme Riolan, pour montrer du doigt le siège des maladies, et, d’après les idées reçues, expliquer la forme des maladies qui devaient précisément atteindre certains organes, mais pour disséquer des sujets malades atteints des affections les plus graves et les plus rares, pour montrer les changements subis par les organes au point de vue de