Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/22

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modifiés d’abord dans l’estomac, puis dans les intestins ; de là, par les veines, ils vont au foie qui les élabore en second lieu. Du foie, les aliments sont attirés dans le cœur par la veine cave. Il y a donc trois modifications subies par les aliments avant d’être transformés en sang parfait, d’abord dans les intestins, ensuite dans le foie, en dernier lieu par le cœur qui leur donne sa chaleur propre, en même temps qu’il les rafraîchit à l’aide de l’air qui vient du poumon[1]. Les veines n’ont donc pas leur principe dans le cœur, mais dans le foie[2] ; car elles battraient comme les artères, si elles partaient du cœur. Cependant sur un animal dont on a enlevé l’appendice xiphoïde, on voit battre non seulement l’oreillette droite, mais encore la veine cave qui s’y rend (c’est une exception entre toutes les veines)[3].

Dans les diverses parties du corps, il y a des anastomoses entre les veines et les artères ; en effet, si on ouvre une grosse artère chez un animal, comme un bœuf, un porc, un singe, un âne, etc., non seulement les artères se vident, mais encore les veines[4].

Érasistrate a prétendu que le cœur ne contient pas de sang : mais c’est un menteur et un impudent,

  1. De doctr. Hippocratis et Platonis, l. VI, t. V, p. 534, et Œuvres de Galien. Trad. Daremberg, p. 281 et suiv. De usu partium, l. IV, §§ 3, 4 et 5.
  2. Ibid., l. VI, t. V, p. 560 et suiv.
  3. Cette observation est très exacte. Ibid., p. 563.
  4. De usu pulsuum, t. V, p. 165.