Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/42

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tion du sang, émise, comme nous l’avons dit plus haut, par Servet et Césalpin, n’est plus spéciale à un petit groupe d’anatomistes de Padoue : elle entre dans le domaine général et, à partir de 1629, s’impose à toutes les doctrines médicales, à toutes les recherches physiologiques[1].

Nous ne suivrons pas les objections que Riolan, Parisanus, Primerose, Guy-Patin et autres ont faites à Harvey : elles n’ont plus qu’un intérêt historique, et même un médiocre intérêt : d’ailleurs à la fin de ce livre on en trouvera quelques-unes : en somme elles ne méritent que peu d’attention.

Peut-être me sera-t-il permis d’indiquer quels sont les principaux progrès qui, depuis Harvey, ont été faits relativement à la circulation du sang.

1o Il y a dans l’organisme des vaisseaux qui sont différents des veines et des artères, ce sont les chylifères et les lymphatiques : le chyle et la lymphe

  1. La vie de Harvey peut se résumer en quelques mots. Il naquit à Folkestone dans le comté de Kent, le 1er avril 1578. Il fit ses premières études à Canterbury, près de Cambridge (mai 1593). En 1598, il alla à Padoue et revint en Angleterre en 1602. Membre du College of Physicians de Londres en 1604, il fut, en 1609, nommé médecin de l’hôpital Saint-Barthélemy. Il enseigna l’anatomie au collège royal, et, dès 1615, il professait déjà la circulation du sang. Médecin du roi Charles Ier, il partagea les vicissitudes politiques de son souverain. La populace de Londres, pendant la guerre civile, pilla son logement et détruisit un manuscrit où il traitait de la génération des insectes. Il n’eut pas d’enfants et mourut, en 1657, à l’âge de quatre-vingts ans. Comme médecin, il avait une clientèle considérable. Il paraît que la publication de son livre sur la circulation diminua brusquement sa clientèle et lui fit perdre beaucoup d’argent. La postérité l’a suffisamment récompensé.