Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/66

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merais à savoir pourquoi elle a la constitution d’une veine ?

La nature aurait bien plutôt besoin de tubes creux, analogues aux anneaux bronchiques qui sont toujours ouverts et ne s’affaissent pas sur eux-mêmes. Ils restent privés de sang de manière à ce qu’aucun liquide n’empêche le passage de l’air, et cela se voit bien dans les maladies des bronches ou des poumons. Quand il y a des liquides accumulés, nous respirons avec peine, avec des sifflements.

Il y a une autre opinion qui est complètement inadmissible. On suppose que, pour la formation des esprits vitaux, il faut le concours de deux substances, l’air et le sang ; que le sang, s’infiltrant dans les pores invisibles de la cloison médiane du cœur, passe du ventricule droit dans le ventricule gauche ; que l’air est attiré des poumons dans le cœur par la grande artère veineuse ; et qu’enfin il y a dans la cloison du cœur une multitude de pores destinés à conduire le sang. Mais, par le ciel, ces pores n’existent pas, et on ne peut les démontrer.

En effet, la substance de la cloison du cœur est plus épaisse et plus compacte que toute autre partie du corps, sauf les os et les nerfs. D’ailleurs, s’il y avait des ouvertures, comment serait-il possible, puisque les deux ventricules se dilatent et se remplissent simultanément, que quelque chose allât de l’un à l’autre, et que le ventricule gauche épuisât le sang du ventricule droit ? Pourquoi ne supposerais-je pas que par