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les demi-civilisés

tristes. Revenue à la maison… Max, excuse-moi…

Elle ne put continuer. Les sanglots la suffoquaient. À peine eus-je le temps de me pencher vers elle pour la consoler qu’elle avait refermé rapidement son manteau, s’était levée d’un bond et avait fui vers la porte en criant à travers ses larmes.

— Adieu, Max !

***
**
*

Meunier se présenta chez moi si changé, si décrépit, que je n’en pus croire mes yeux. Je l’avais connu arrogant, vaniteux, avec des traits durs, qui ne s’attendrissaient que devant sa fille. Comme il était cassé ! La première fois que je le vis, ses cheveux, très abondants, grisonnaient à peine. Maintenant, la calvitie l’avait presque tout découronné. C’était un vieillard que j’avais devant moi, et il n’avait pas soixante ans.

Pour le mettre de bonne humeur, je lui dis qu’il avait meilleure mine que jamais. Il sourit et soupira :

— Il n’est pas facile, allez, de rester jeune.