de la merveilleuse bête moderne, créée par l’homme, la machine.
À mesure que l’on avance, la matière s’adoucit, précise ses formes, s’idéalise sous mille transformations géniales. Frappante miniature de la création des mondes telle que racontée par les livres bibliques ! L’univers n’était qu’une masse informe. Le souffle de Dieu, souffle de feu, qui se promenait sur les eaux, inspira d’abord la vie végétative aux éléments inféconds. Puis, des monstres imparfaits, à peine forgés sur l’enclume, agitèrent sur les continents humides et tropicaux, leurs membres éléphantiques et leurs mâchoires d’hippopotames. Les terres se dessinèrent davantage, les fleurs fleurirent, les fruits mûrirent, les oiseaux et les bêtes s’embellirent. Leurs innombrables variétés couvrirent la terre. Tout cela chantait, criait, beuglait, geignait, espérait, jouissait, exultait.
Cette pensée de la création était naturellement éveillée, en face des admirables enfants du génie mécanique : la charrue qui entrera dans les chairs du sol frémissant pour préparer la glèbe à toutes les maternités ; les semoirs qui égrèneront la vie sur les sillons fumeux : la herse qui donnera aux germes la terre douce et protectrice ; la faucheuse qui portera son