Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/119

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qui, par profession, est pourfendeur de compétences. Pour nous servir de l’expression d’un publiciste canadien-français, il était arrivé grâce à la persévérance que donne l’étroitesse d’esprit. On le trouvait toujours au premier rang de la trahison, rampant devant quiconque était hostile à ceux de sa race qui lui portaient ombrage. À cette réunion, il étouffait ses maîtres de compliments et mangeait du Faure. Culbuter un compatriote pour lui dérober son piédestal, quoi de plus beau et de plus amusant ! Rouler, rouler, rouler encore du monde, il n’y a que ça ! Son petit corps de fouine, mince et cambré, très nerveux, faisait contraste avec le flegme saxon qui l’accablait d’un mépris tacite et souverain. De voir sa tête mince, ses yeux perçants, son nez arqué, on se croyait en présence d’un faucon.

« Nathan présidait. Sans se lever, jambe croisée, cigare à la bouche, il ouvrit la séance. « Messieurs, dit-il, nous avons commis l’erreur de financer la Compagnie Métallurgique de Valmont. Cette compagnie, qui menace de devenir gigantesque, se sert de nos propres deniers pour nous combattre. En exploitant habilement le sentiment national, ses chefs se sont emparés des organisations de vente des compagnies anglo-canadiennes et américaines