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MARCEL FAURE

pes blondes, et l’esprit, dans les crânes tièdes. Jean et Félix, ayant recouvré leur entrain d’autrefois, causaient intarissablement. Marcel, délivré de l’oppression de la veille, se laissait aller à cette joie qui le reportait quinze ans en arrière. Il ne rentra à Valmont qu’à dix heures du matin.

Au seuil de sa porte, Monique s’élança vers lui : « Monsieur Faure, dit-elle, il était temps que vous veniez. Si vous saviez ce qui nous arrive !… Mademoiselle est partie cette nuit. Personne ne sait où elle est allée. »

— Hein ? Qu’est-ce que tu me chantes ? Claire est partie ? Mais… Elle est peut-être allée visiter une amie ?

— Non monsieur. On l’a vue prendre le train de nuit.

— Qui ça ? Où ?

— Le cocher Brulé, le chef de gare et d’autres.

— Elle ne t’a rien dit, hier soir ?

— Rien. Je l’ai crue couchée dès dix heures.

— Il y a du mystère. Entre ! Je vais m’informer.

Selon son habitude, quand il arrivait de voyage, il alla droit à son cabinet de travail. Ses yeux tombèrent tout de suite sur les deux en-