Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/40

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çonnisme s’alliaient à la sévérité de sa tâche : il était aimé de tous.

Claire Faure, sa sœur, âgée de dix-huit ans, égayait sa maison. La présence de cette belle enfant blonde, qui avait de larges yeux bruns, pleins de rêves, atténuait la tristesse de ce foyer peuplé de reliques. Sa naissance avait été entourée de mystère. En réalité, elle n’était que la sœur d’adoption de Marcel, et celui-ci l’ignorait.

La mère de Claire avait été, à l’âge de dix-huit ans, servante dans la famille Fabien Faure. Cette petite fille du peuple avait une distinction innée et des goûts d’aristocrate. Au contact d’une société mieux policée et plus artiste, elle s’aperçut qu’elle avait un corps adorable et des formes parfaites. Elle apprit à rafraîchir la blondeur de sa peau par des ablutions, des crèmes et des poudres fines ; elle encadra son front pur et blanc dans l’ondulation d’une abondante chevelure dont les rouleaux dorés lui pesaient sur les tempes ; très discrètement, elle fit à son corsage clair une pointe délicate qui faisait soupçonner une gorge désirable ; elle assouplit sa taille, donna un sens intelligent à ses moindres mouvements, surveilla sa démarche, qui était charmante. Au reste, elle était d’une pureté qui défiait le soup-