Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/88

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doigts pareils à des pattes d’araignée. Le torse demeura tout petit et rond comme une noix… »

« Telle est l’histoire de « la mère aux monstres ». Il peut arriver, dans les meilleures civilisations, que l’école ait un corset de force, c’est-à-dire, que l’enseignement y soit tellement restreint, tellement comprimé, que de très bons fœtus y soient déformés. Ce que je veux, moi, c’est la création d’institutions assez larges, où tous les goûts, toutes les aptitudes, tous les tempéraments se développent avec ordre et régularité, sans doute, mais aussi sans entraves. Ce n’est pas tout de mettre un solage et un toit à l’édifice scolaire : il faut en faire le corps de façon que le tout forme un bloc solide et harmonieux, sans solution de continuité.

— Je me demande, dit Félix en riant, si Maupassant a jamais entrevu une application si ingénieuse et… si élevée de la femme aux monstres.

— Bah ! Les artistes sont très souvent des inconscients de génie. Ils s’agitent et l’inspiration les mène, dirait Bossuet, de nos jours.

— Cela vaut mieux que d’essayer à brider l’inspiration, qui est un cheval sauvage ne comprenant ni hue ni dia… Mais je vois que nous