Page:Hasek-Le brave soldat chveik,1948.djvu/59

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est-ce pas ? Je vais vous passer à la Direction de la Police, ça vaudra mieux. N’est-ce pas votre avis ?

— Vous êtes, répondit Chvéïk d’un air content, « maître de la situation », comme on dit. Ce soir il fait très doux, et une petite promenade jusqu’à la Direction ne peut pas faire de mal. Allons-y.

— Je suis content qu’on se soit mis d’accord, dit gaîment le commissaire. Vaut toujours mieux se mettre d’accord, n’est-ce pas votre avis, monsieur Chvéïk ?

— Comment donc ! monsieur le commissaire, répartit Chvéïk ; moi aussi, j’aime bien m’entendre avec les gens ! croyez-moi, je n’oublierai jamais votre bonté.

Chvéïk s’inclina profondément et descendit avec l’agent au bureau. Un quart d’heure après, on pouvait voir, au coin de la rue Jecna et de la place Charles, Chvéïk passer sous l’égide d’un agent de police, qui tenait sous le bras un gros livre avec le titre en allemand : Arrestatenbuch.

Au coin de la rue Spalena, une foule de passants se pressaient devant une affiche.

— C’est la Proclamation de Sa Majesté sur la déclaration de guerre, dit l’agent à Chvéïk.

— La guerre, je l’ai prévue, répondit Chvéïk, mais à la maison de fous ils ne savent rien, et cependant ils devraient être au courant les premiers.

— Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? questionna l’agent.

— Qu’il y a beaucoup de ces messieurs les officiers