Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/107

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tout particulièrement les jeux de mots. On trouve dans leur recueil des chapitres entiers, en vers ou en prose, qui roulent sur les affinités ou les contrastes que présentaient les noms de certains membres de l’Assemblée nationale. Ainsi, dans une réunion tenue à l’hôtel de Grenoble, chez mademoiselle Théroigne de Méricourt, la Muse de la démocratie, la Circé du parti,

— « M. Bazin, disent-ils, a été chargé de réclamer contre le traité de commerce fait avec l’Angleterre, et M. Bonnet opina en faveur de la motion. — M. Bandit demande la suppression de la maréchaussée. — M. Brocheton, que, par ses caresses, mademoiselle Théroigne tâchait d’engager à se joindre à eux, ne s’est pas laissé prendre à l’hameçon, et s’est tiré d’affaire en nageant entre deux eaux. M. de Salines lui a préparé une sauce piquante. — M. Lanusse a présenté une pétition des apothicaires du duché d’Albret. M. Dutrou en présentera une semblable pour les apothicaires de Montmorillon, etc. »

Dans une pièce intitulée Théroigne et Populus, ou le Triomphe de la démocratie, drame national, Mirabeau déroule ses projets à Populus :

populus.

Mais l’assemblée, enfin, de ses droits si jalouse,
Peut…

mirabeau.

Tu vois qu’à mon gré je les joue et les blouse,
Tous ces fiers plumitifs, procureurs couronnés,
Que je puis en flattant conduire par le nez,

    sont précédés seulement d’indications de ce genre : L’an de la liberté 0 ; L’an de l’égalité en misère ; L’an des assignats, etc. Chaque volume est accompagné d’une caricature. Le prix de l’abonnement était de 9 livres par volume, espèces sonnantes, et non en assignats.