Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/106

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les gens de notre sorte puissions entendre, sans avoir besoin d’avoir fait leux études, ni de savoir le latin. Le Journal des Halles nous a paru notre fait. C’est pour cela que j’en hasardons un numéro pour afin de voir si on pourra y mordre. J’avertissons d’avance que je dirons sans gêne tout ce que j’aurons sur le cœur, et que je ne prendrons jamais des gants et des mitaines quand j’aurons quelque rancune contre quelqu’un, et que je mènerons tambour battant, mèche allumée, quiconque n’ira pas droit son chemin, ou voudra s’écarter du drapeau. En voilà assez de dit, il faut venir au fait, sans tant tourner autour du pot. »

(Journal des Halles, no 1er.)

Actes des Apôtres.

Les Actes des Apôtres sont les aînés de cette joyeuse famille qui devait donner le jour à Figaro, et qui a été continuée chez nous par le Corsaire et le Charivari.

Cette publication, qui s’était donné pour mission de ridiculiser la révolution et ses apôtres, eut une très grande vogue. On le concevra facilement si l’on se reporte à l’époque où elle parut, et si l’on se rappelle qu’elle eut pour principaux rédacteurs Peltier, Rivarol, Champcenetz, le vicomte de Mirabeau, Bergasse, etc., tous hommes excellant à manier la plaisanterie, à aiguiser l’épigramme, à tourner la chanson[1].

Les auteurs des Actes des Apôtres affectionnaient

  1. Au titre d’Actes des Apôtres on trouve quelquefois ajouté : l’Art de désopiler la rate. Les numéros, composés d’un nombre indéterminé de pages, ne portent point de date ; ils