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Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/123

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Qu’entre tes mains aujourd’hui je consigne.
Tu retiendras et le disert Garat,
Et son héros, le sage Robespierre ;
Le doux Camille, et le tendre Marat ;
La Sentinelle, à la voix forte et fière ;
Le Point du Jour, qui vient midi sonnant
Le Postillon, qu’on apporte en courant ;
Le Moniteur, à la marche plus lente,
De l’assemblée image très parlante ;
Et son rival, l’éloquent Biauzat,
Qui narre tout en bon auvergnat ;
Et le journal si plein de bonhomie
De Mirabeau, Clavière et compagnie ;
Et mons Prudhomme, en arguments si fort ;
Mercier, enfin, et Laharpe, et Chamfort,
Mercier, Chamfort, et Laharpe, et Prudhomme,
Grands écrivains que tout Paris renomme ;
Chamfort, Prudhomme, et Laharpe et Mercier,
Ne passeront enfin chez mon portier.

(Actes des Apôtres.)

le moniteur.

Je suis le journal d’importance
Et la feuille par excellence.
Vous me recevez tous les jours.
Je vous dis les secrets des cours ;
Je parle de paix et de guerre,
Et du parlement d’Angleterre ;
De nos grands droits sur Avignon,
Selon Camus et Péthion.
Je rends compte de la séance
Du sénat régénérateur,
Et du pouvoir législateur
Qui fait et défait tout en France.
Je parle de pendus, de pays dévastés