Aller au contenu

Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

III
LA PRESSE SOUS L’EMPIRE

Le Journal des débats. — Préliminaires. — La Commune de Paris, le Directore et le Consulat. — Napoléon et le Moniteur.

Presque toutes ces feuilles, enfantées par les passions du jour, n’eurent qu’une existence éphémère. Les unes périrent de leur belle mort ; les autres tombèrent sous les coups de la Commune ou du Directoire. Il ne faudrait pas croire, en effet, que la liberté de la presse ne rencontrât point d’entraves dans ces jours d’anarchie où il semblait que l’on pût tout oser. Les opinions étaient, comme les hommes, à la merci des dominateurs du jour. C’est alors plus que jamais qu’on pouvait dire : Vœ victis !

La Commune de Paris, deux jours après la nuit mémorable où elle avait déclaré que le salut public exigeait qu’elle s’emparât de tous les pouvoirs, décrètait « que les empoisonneurs de l’opinion publique seraient arrêtes, et que leurs presses, caractères et instruments seraient distribués entre les imprimeurs patriotes ; et elle nommait des commissaires à l’effet de se rendre à l’administration des postes pour arrêter l’envoi des papiers aristocratiques, entre autres le Journal royaliste, l’Ami du Roi, la Gazette universelle, l’Indicateur, le Mercure de France, le Journal de la Cour et de la Ville, la Feuille du jour, ouvrages flétris dans l’opinion publique. »