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Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/130

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Le Directoire exécutif, qui entendait la liberté de la presse à peu près comme la commune du 10 août, ordonnait, par arrêté du 18 fructidor an V, à tous les exécuteurs des mandements de justice, de conduire dans les maisons d’arrêt de la Force les rédacteurs et imprimeurs d’une trentaine de journaux, prévenus de conspiration contre la sûreté extérieure et intérieure de la république.

Un des premiers actes des consuls fut de mettre un frein aux écarts du journalisme. Un arrêté du 17 janvier 1800 réduisit à treize le nombre des feuilles politiques.

« Les consuls de la république, dit cet arrêté, considérant qu’une partie des journaux qui s’impriment dans le département de la Seine sont des instruments dans les mains des ennemis de la république ; que le gouvernement est chargé spécialement par le peuple français de veiller à sa sûreté, arrêtent ce qui suit :

» Le ministre de la police ne laissera, pendant toute la durée de la guerre, imprimer, publier et distribuer que les journaux ci-après désignés : — le Moniteur universel ; — le Journal des Débats ; — le Journal de Paris ; — le Bien-informé ; — le Publiciste ; — l’Ami des Lois ; — la Clef du cabinet des Souverains ; le Citoyen français ; — la Gazette de France ; — le Journal des hommes libres ; — le Journal du soir, par les frères Chaigneau ; — le Journal des défenseurs de la Patrie ; — la Décade philosophique ;

» Et, les journaux s’occupant exclusivement des sciences, arts, littérature, commerce, annonces et avis.

» Les propriétaires et rédacteurs des journaux conservés par le présent arrêté se présenteront au ministre de la police pour justifier de leur qualité