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Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/141

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que, dans cette note, adressée à M. Fiévée, en réponse à ses observations, l’incognito de l’empereur, d’abord protégé par la particule on, se trahit bientôt par le je et le moi du maître.

« M. de Lavalette verra M. Fiévée, et lui dira qu’en lisant le Journal des Débats avec plus d’attention que les autres, parce qu’il a dix fois plus d’abonnés, on y remarque des articles dirigés dans un esprit tout favorable aux Bourbons, et constamment dans une grande indifférence sur les choses avantageuses à l’état ; que l’on a voulu rèprimer ce qu’il y a de trop malveillant dans ce journal ; que le système est d’attendre beaucoup du temps ; qu’il n’est pas suffisant qu’ils se bornent aujourd’hui à n’être pas contraires ; que l’on a droit d’exiger qu’ils soient entièrement dévoués à la dynastie régnante, et qu’ils ne tolèrent pas, mais combattent tout ce qui tendrait à donner de l’éclat ou à ramener des souvenirs favorables aux Bourbons, que l’on est prévenu contre le Journal des Débats, parce qu’il a pour propriétaire Bertin de Vaux ; homme vendu aux émigrés de Londres ; que cependant l’on n’a encore pris aucun parti ; que l’on est disposé à conserver les Débats, si l’on me présente, pour mettre à la tête de ce journal, des hommes en qui je puisse avoir confiance ; et pour rédacteurs des hommes sûrs, qui soient prévenus contre les manœuvres des Anglais, et qui n’accréditent aucun des bruits qu’ils font répandre

» Un censeur a été donné au Journal des Débats par forme de punition ; le feuilleton de Geoffroy a été soustrait à la censure, ainsi que la partie littéraire ; mais l’intention n’est point de le conserver, car alors il serait officiel, et il est vrai de dire que, si le bavardage des journaux a des inconvénients,