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Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/148

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du moment habilement expliquée. On a sous les yeux le récit des événements jour par jour, heure par heure ; étude curieuse qui n’a pas la sécheresse du Moniteur et le parti pris systématique du livre, annales relativement impartiales, quoique empreintes cà et là des passions et des exagérations du temps. Déchirez tout ce qui a été écrit sur les événements accomplis dans ces trente dernières années, et vous pourrez refaire cette histoire avec la collection des Debats » [1]

Terminons cette esquisse par quelques traits empruntés un écrivain qui n’était pas payé, qu’on nous passe la vulgarité de l’expression, pour faire l’éloge des Débats. Voici le jugement qu’en porte Lamartine dans son Histoire de la Révolution de 1848 : « Le Journal des Débats, qui soutient les gouvernements tour à tour comme étant l’expression nécessaire des intérêts les plus essentiels et les plus permanents de la société, semblait rédigé par des hommes, mûris dans le pouvoir. Il avait la gravité, l’élévation, le sarcasme dédaigneux, et quelquefois aussi la provocation poignante de la force. Il semblait régner avec la monarchie elle-même et se souvenir de l’empire. Les noms de tous les écrivains officiels qui concouraient ou qui avaient concouru, depuis M. de Fontanes jusqu’à M. Villemain, à sa rédaction, lui donnaient un prestige de supériorité sur la presse périodique plus jeune d’années et de passion. L’ampleur et l’impartialité de ses débats parlementaires, ses correspondances avec l’étranger, la sûreté et l’universalité de ses informations, en faisaient le manuel de toutes les cours et de toute la di-

  1. Edmond Texier.