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Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/175

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duire progressivement dans l’administration publique, et à devenir pour les peuples un moyen de se gouverner eux-mêmes. »

Tels étaient les vœux que formaient les hommes les plus éclairés en faveur de la presse populaire et à bon marché ; mais ces vœux, personne ne songeait à les réaliser. Deux obstacles s’y opposaient : la fiscalité de la législation à l’égard de la presse périodique, et le peu de superficie et de profondeur de l’instruction primaire en France.

En novembre 1830, une réunion des gérants et écrivains des principaux journaux eut lieu dans les bureaux de la commission de la Chambre des pairs chargée de l’examen de la loi sur la presse périodique. La suppression du timbre rouge qui frappait les journaux politiques quotidiens, et la réduction d’un centime sur le port de la poste, y furent vivement réclamées, et enfin obtenues. Mais ce n’était pas assez pour M. de Girardin. Il fit distribuer aux deux Chambres, sous le titre de projet d’une législation transitoire de la presse périodique, une note dans laquelle, démontrant ce qu’il y avait de fâcheux dans le haut prix des feuilles quotidiennes, haut prix qui était le résultat de taxes exorbitantes, il proposait de régler les droits de timbre et de poste, non plus sur la dimension des journaux, mais sur leur prix d’abonnement, et demandait la suppression du cautionnement, qui aurait été remplacé par la condition d’éligibilité, à laquelle eut été astreint tout gérant d’un journal politique.

Les idées contenues dans cette note n’ayant pas obtenu la sanction législative, l’auteur ne se découragea pas : il fit plus tard auprès de Casimir Périer, président du conseil, à l’effet d’obtenir en faveur de