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Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/176

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la presse une constitution moins fiscale ; des tentatives réitérées qui furent également vaines. Alors, malgré les vices de la législation de la presse périodique et l’état arriéré de l’instruction primaire, il résolut de tenter seul la réforme qu’appelaient tant de bons esprits : il lança le Journal des connaissances utiles.

Ce recueil ne devait d’abord être, dans la pensée de son fondateur, que le premier degré d’un système unitaire de publicité qu’il concevait plus vaste et plus complet, puisqu’à la publication du Journal des connaissances utiles devait se rattacher celle de plusieurs recueils spéciaux, et celle d’un journal quotidien, pareil pour le format au Constitutionnel, mais ne coûtant que 40 francs par année. Le devis des frais, les moyens d’exécution, le titre même, étaient arrêtés ; il devait s’appeler le Médiateur des intérêts politiques, agricoles et industriels. Ce vaste système de publicité, dont le Journal des connaissances utiles n’était que le prospectus d’essai, que le vulgarisateur nécessaire, aurait reçu sa direction d’un institut politique, dont les statuts ont été imprimés en 1831.

Les obstacles matériels d’impression et de service contre lesquels eut à lutter le Journal des connaissances utiles (car, lorsqu’il parut, rien n’était encore préparé en France pour le développement d’un journal publié à cent mille exemplaires), motivèrent l’ajournement de cet ensemble de vues. Une autre difficulté devait naître : c’était celle du succès même du Journal des connaissances utiles, qui déchaîna l’envie d’abord, puis la concurrence. Avant qu’il parût, celui des recueils usuels, agronomiques, industriels, scientifiques ou littéraires, qui avait le plus grand nombre de souscripteurs, n’en comptait