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Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/212

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d’œil en arrière, de repasser l’histoire du journalisme pendant ces quinze dernières années, et de voir les cadavres de journaux qui jonchent de toutes parts le champ de la concurrence.

Or le bon marché n’est rendu possible que par le produit des annonces, et les annonces ne donnent un produit sérieux qu’aux journaux qui ont une clientèle, et la clientèle ne se crée pas en un jour, si bien que l’on sache jouer de la grosse caisse. L’Époque l’avait bien compris ; aussi avait-elle résolu de ne pas attendre venir les 20 000 abonnés nécessaires pour lui assurer le rang respectable qui convenait à sa grandeur ; elle se les donna tout de suite, et tira dès le premier jour à 20 000 exemplaires. L’expédient pouvait être ingénieux, mais à coup sûr il était ruineux.

Voici d’ailleurs un argument péremptoire emprunté à la cause, et que nous croyons devoir reproduire : c’est le budget de la Presse en 1845, opposé par M. de Girardin aux calculs fantastiques de l’Époque.

frais proportionnels par abonnement.
Départements.

Timbre 360 nos à 6 c. 21 fr. 60 c.

Poste id. 4 c. 14 40

Papier 360 flles à 3 c. 10 80

Tirage et pliage id. 1 c. 3 60

50 fr. 40 c.

Paris.

Timbre, papier, tirage et pliage, comme pour les départements 36 fr. c.

Port, à un cent. le no 3 60

39 fr. 60 c.

Non compris les feuilles gâtées au tirage ; or toute