Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/30

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« Les personnes qui désireraient faire publier des avis ou annonces, de quelque nature qu’ils soient, et même des lettres et des opinions particulières sur toutes sortes de sujets (ce sont nos faits divers ou articles communiqués), peuvent les adresser au bureau de la Gazette, où ils seront insérés avec exactitude dans un supplément du journal. Les articles qui n’auront que six lignes coûteront 30 sous, et 7 sous par ligne s’ils ont plus d’étendue. » C’est à peu près le tarif des annonces omnibus, mais appliqué aux annonces anglaises. On voit quel chemin a fait depuis l’industrie des annonces ; il faut dire aussi que les journaux d’alors n’étaient pas frappés des droits énormes qui pèsent sur ceux d’aujourd’hui.

C’est dans le courant de cette même année 1792 que la Gazette commença a annoncer les spectacles ; elle enregistrait le cours des effets publics depuis 1765.

Mais la Gazette s”était surtout soutenue par l’appui du pouvoir. Louis XV avait ordonné sa réunion au département des affaires étrangères, jugeant que par là « elle deviendrait plus intéressante ; qu’elle acquerrait plus de certitude et d’authenticité, et contribuerait à fournir les mémoires les plus sûrs et les plus précieux pour l’histoire, puisqu’on n’y insérerait point de faits altérés, ni de mémoires faux et suspects. » — « L’objet de la Gazette, disait à cette occasion l’un de ses rédacteurs, n’est pas seulement de satisfaire la curiosité du public ; elle sert d’annales pour la conservation des faits et de leurs dates. C’est un dépôt où la postérité doit puiser dans tous les temps des témoignages authentiques des événements dont se compose l’histoire, et des détails même dont elle ne se charge pas. »

Cette impartialité de l’histoire, la Gazette affecta