Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mépris, a soin de nous dire son éditeur, que le nom de Gazette fut quitté. Ce ne fut que pour le laisser aux relations faites en prose, au lieu que, les siennes étant en vers, on se doit bien imaginer qu’elles furent dèbitees par l’une des muses, et même par celle qui à l’intendance de l’histoire, puisqu’elles nous fournissent des mémoires journaliers où toute l’histoire du temps est comprise. »


En 1672 parut un nouveau recueil, qui était appelé à une grande vogue et à une longue destinée. Nous voulons parler du Mercure galant, créé par Doneau de Vizé. C’était une sorte de journal complet et universel. Nouvelles, promotions et nominations, baptêmes, mariages et morts, spectacles, histoires galantes, médailles, réceptions aux académies, plaidoyers, sermons, arrêts, petites pièces de poésie, énigmes illustrées, chansons, musique, dissertations quelquefois savantes et quelquefois enjouées, tout y entra, tout y trouva place.

Mais laissons l’auteur nous exposer lui-même le plan qu’il s’était proposé.

« Je vous écrirai tous les huit jours une fois, et vous ferai un long et curieux détail de tout ce que j’aurai appris pendant la semaine. Je vous manderai des choses que les gazettes ne vous apprendraient point, ou du moins qu’elles ne vous feraient pas savoir avec tant de particularités, Les moindres choses qui se passeront ici n’échapperont point à ma plume. Vous saurez les mariages et les morts de conséquence, avec des circonstances qui pourront quelquefois vous donner des plaisirs que ces sortes de nouvelles n’ont pas d’elles-mêmes. Je tâcherai de développer