Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/88

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des chiens, et qui ne leur donnent que des os à ronger, jouent à la main chaude, comme tous les ennemis de la république, ainsi que les marchands de vin qui font vendange sous le Pont-Neuf, et qui empoisonnent avec leur ripopée les pauvres sans-culottes. »


Le Père Duchesne avait déclaré une guerre à mort aux fripons de tous les étages.

— « Je ne vous quitterai pas plus que votre ombre, s’écrie-t-il un jour, vous qui vous engraissez aux dépens du peuple ; vous qui accaparez nos subsistances ; vous qui avez deux visages, qui tendez les mains aux sans-culottes en signe d’amitié, et qui, dans le fond du cœur, voudriez les voir aux cinq cent mille diables ; vous qui voulez vous emparer de l’autorité, et qui vous servez de la patte du chat pour tirer les marrons du feu ; vous qui portiez la besace avant la révolution, et qui nagez maintenant dans l’or ; vous qui avez été les avocats de Dumouriez, et qui avez partagé avec lui les dépouilles de la Belgique. Point de quartier pour les voleurs, les intrigants, les ambitieux. J’y périrai, f… ! ou les projets des traîtres s’en iront en eau de boudin. »


« La grande douleur du Père Duchesne au sujet de la mort de Marat, assassiné à coups de couteau par une g… du Calvados dont l’évêque Fauchet était le directeur. Ses bons avis aux sans-culottes pour qu’ils se tiennent sur leurs gardes.

— « Marat n’est plus, f… ! Peuple, gémis ; pleure ton meilleur ami ; il meurt martyr de la liberté… (Suit le récit de la mort de Marat.)

» Ce coup-là n’est pas le dernier que nos ennemis doivent porter aux patriotes. Les mêmes j…-f… qui ont tant de fois excité les pillages n’ont plus d’autre moyen que de mettre Paris sens dessus dessous, que