Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/91

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peuple, qu’il aime b……, et dont il est b…… aimé… »

Mais bientôt son bon roi n’est plus qu’un ogre royal, qu’il faut raccourcir, ainsi que son infâme Autrichienne ; et quand ses vœux impies auront été accomplis, il fera hurler :

« L’oraison funèbre du dernier roi de France, prononcée par le Père Duchesne en présence des braves sans-culottes de tous les départements. Sa grande colère contre les j…-f… de calotins qui veulent canoniser ce nouveau Desrues, et vendent ses dépouilles aux badauds pour s’en faire des reliques. »

Nous ferons grâce à nos lecteurs de ces diatribes, où la rage sanguinaire d’un cannibale s’exhale à chaque ligne, dans les termes les plus révoltants. La feuille d’Hébert, pendant la seconde partie de son existence, n’est qu’un long appel au carnage ; il s’en exhale une odeur de guillotine à soulever le cœur le plus féroce.

— « Tu ne parles que d’étouffer, de tuer, de raccourcir, de massacrer, me diront les feuillants ! Tu as donc grand soif de sang, misérable marchand de fourneaux ! N’en a-t-on pas assez versé ? — Beaucoup trop, f… ! mais à qui la faute ? C’est la vôtre, b… d’endormeurs, qui avez arrêté le bras du peuple quand il était temps de frapper. Si on avait lanterné quelques centaines de scélérats dans les premiers jours de la révolution, il n’aurait pas péri depuis plus d’un million de Français… Nous avons agi comme des poules mouillées ; nous avons donné le temps à nos ennemis de se fortifier, de s’armer jusqu’aux dents, et, à nos dépens, de nous diviser. Ce n’était qu’un peloton de neige au commencement ; mais ce peloton est devenu une masse énorme qui a manqué de nous écraser. Que le