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à 6,000 livres de rente, ériger ces écrivains les uns en anti-lardonniers, les autres en anti-gazetiers… »

La proposition de l’illustre tacticien ne fut point acceptée ; mais plusieurs écrivains se constituèrent de leur chef les défenseurs de la monarchie et l’on peut croire que les encouragements ne leur manquèrent pas. Entre tous se distingua Eustache Le Noble, qui se fit une grande réputation, vers la fin du XVIIe siècle, par ses talents, et peut-être plus encore par les désagréments que lui attira sa mauvaise conduite et par ses aventures avec la belle épicière. De 1688 à 1709 Le Noble publia une douzaine de volumes de pamphlets qui firent beaucoup de bruit, et qui touchent plus que les autres à notre sujet par leur mode de périodicité. Comme les bibliographes parlent très-peu de ces pamphlets, assez rares pour qu’ils leur aient échappé, il ne sera pas hors de propos d’entrer à leur sujet dans quelques détails.

Ils forment plusieurs séries. La première, sous le titre : La Pierre de touche politique, comprend 28 dialogues, d’octobre 1688 à novembre 1691 (3 vol. in-12). Chaque dialogue a un titre particulier ; le titre général que nous venons de citer ne se trouve sur le frontispice qu’à partir de janvier 1690 (6e dialogue), époque à laquelle la publication devint mensuelle. Nous citerons les titres de quelques-uns de ces pamphlets :