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pudeur des dames du XVIIe siècle ; car, quelque circonspect que dût être Loret dans un ouvrage adressé à une femme, on ne laisse pas que de rencontrer de temps à autre des pièces légèrement graveleuses, qui effaroucheraient la pudeur de notre siècle collet-monté ; mais alors


Le français dans les mots bravait l’honnêteté.


Nous en citerons une seule, qui achèvera de montrer le genre de l’auteur et le goût de l’époque :


L’autre jour, une demoiselle,
Jeune, aimable, charmante et belle,
Non sans se faire un peu de mal,
En chassant tomba de cheval,
Et Zéphir, la prenant pour Flore,
Hormis qu’elle est plus fraîche encore,
Lui souleva, quand elle chut,
Chemise et cotillon. Mais chut !
Je suis si simple et si modeste,
Que j’ai peine à dire le reste.
On ne vit qu’un beau cul pourtant,
Admirablement éclatant,
Et dont la blancheur sans pareille
Des autres culs est la merveille,
Cul royal et des plus polis,
Puisqu’il est tout semé de lis ;
Cul qui, cette fois, sans obstacle,
Fit voir un prodige ou miracle :
Car c’est la pure vérité
Que, dans un des chauds jours d’été,
Quand il fit ce plaisant parterre,
On vit de la neige sur terre.