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Plusieurs, se trouvant vis-à-vis,
De cet objet furent ravis,
Le nommant, en cette aventure,
Un chef-d’œuvre de la nature ;
Et même un auteur incertain
Composa ce joli huitain :

Trésor caché, beauté jumelle,
Brillant séjour de l’embonpoint,
Ta splendeur a paru si belle
Et mit ta gloire à si haut point,
Qu’il faut qu’incessamment l’on prône,
Ô cul qui les dieux charmerait,
Que, si tu n’es digne du trône,
Tu l’es au moins du tabouret.


Un autre mérite de Loret, suivant son éditeur, c’est de « faire servir son dessein à la gloire de plusieurs grands hommes, en rapportant leurs plus belles actions et ne manquant point à faire leurs éloges quand l’occasion s’en présente, et, lorsque leur mort arrive, leur dressant d’honorables épitafes. » Nous citerons un de ces épitafes qui a plus particulièrement trait à notre sujet ; voici en quels termes Loret annonce la mort de son confrère le gazetier en prose, dans sa lettre du 1er novembre 1653 :


Renaudot, le grand Gazetier,
Dont le nez n’était pas entier,
Mais disert historiographe,
Et digne d’un bel épitaphe,
Dimanche fut mis au tombeau,